Jaune de Naples (1770-1781) (Cadre Rouge t. 0)

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Jaune de Naples (1770-1781) (Cadre Rouge t. 0) Details

"Printemps 1770. La jeune Marie-Antoinette devient dauphine de France. De Versailles, elle écrit régulièrement à sa sœur, Marie-Caroline, reine du royaume des Deux-Siciles, mariée à Ferdinand IV. Ce dernier a succédé à son propre père, Charles III d’Espagne, parti régner à Madrid après avoir rasé la manufacture de Capodimonte, près de Naples. Il a interdit à son fils de refaire de la porcelaine dans le petit royaume italien. Mais Marie-Antoinette et sa sœur décident de ne pas en tenir compte. À la fois rivales et complices, elles se lancent un défi : « Ma porcelaine sera plus délicate que la vôtre ! » La future reine de France, à la demande de Marie-Caroline, envoie à Naples Anselme Masson, de la manufacture de Sèvres, et son frère Eustache afin de ressusciter l’ancienne fabrique. Anselme devra aussi tenter de rapporter à Sèvres le savoir-faire italien. Mais, sur place, la situation se complique, car les espions espagnols sont bien décidés à faire respecter les ordres du terrible Charles III… Bleu de Sèvres nous avait fait vivre l’aventure de la Manufacture royale de Louis XV, Jaune de Naples, suite attendue, nous entraîne dans les péripéties napolitaines et romaines d’Anselme Masson, au coeur d'un XVIIIe siècle tumultueux et passionnant."

Reviews

Ce commentaire porte sur les trois tomes de la trilogie de Jean-Paul Desprat.Le premier, Bleu de Sèvres, en même temps qu??il nous conte l??histoire d??une famille limousine montant à la capitale à l??aventure, nous narre l??épopée de la porcelaine en France, à l??époque où la Pompadour faisait la mode. Nous suivrons les péripéties des protagonistes ainsi que les implications politiques de la porcelaine en cette seconde moitié du XVIIIe siècle ; espionnage, meurtres et subornations n??empêchent nullement plusieurs histoires d??amour de se nouer au long de ces quelque sept cents pages. L??écriture est très littéraire, et chaque phrase est un régal pour l??amoureux des mots ; on passe des paysages abrupts des volcans d??Auvergne à Versailles, en passant par le centre-ville de Paris ; l??auteur évite de tomber dans l??écueil de l??amour à l??eau de rose, type « Chéri, tu m??aimes encore ? », et reste sobre.Le second tome, Jaune de Naples. (1770-1781), commence avec l??arrivée de Marie-Antoinette en France. Le lecteur pourrait craindre une redite, mais, fort heureusement, l??auteur place la majorité de l??intrigue à Naples, où plusieurs des protagonistes se rendent sur ordre de l??Autrichienne qui veut aider sa s?ur Marie-Caroline à relever l??industrie porcelainière de ce royaume du sud de l??Italie. Les ingrédients du premier tome se retrouvent dans ce second : amour, espionnage, progrès technique, etc., mais la qualité littéraire ainsi que les développements psychologiques des personnages rendent ce roman tout aussi prenant que le premier, cela sans compter le soleil d??Italie rayonnant sur tous ces artistes faisant leur Tour pour se former. On sent, et en cela aussi Jaune de Naples ressemble à Bleu de Sèvres, qu??on vit une époque de progrès, de culture, d??art, de plaisir de vivre.Le troisième et dernier tome, Rouge de Paris. (1789-1794), est sûrement celui qui pourra le plus diviser le lecteur, en ce qu??il délaisse la technique, la chimie, pour se concentrer sur la politique : 14-juillet, Convention, Terreur, etc., jusqu??à Thermidor, les héros que nous connaissons tous, traversent ces temps agités, ainsi que la pauvre manufacture de Sèvres qui ne survit que miraculeusement. Rouge de Paris et sa belle couverture aurait tout aussi bien s??appeler Noir de Paris, car, contrairement aux deux tomes précédents, on ne quitte pas, en plus de six cents pages, cette ambiance lourde de menaces et de mort omniprésente.Des trois livres, c??est celui qui m??a « le moins » plu, bien que j??aie adoré ce roman du premier au dernier mot : je ne jugerai pas l??évolution narrative, car j??aime tous les personnages, et je ne veux pas ici dévoiler tout ce qui arrive à untel ou unetelle ; l??auteur ne cache pas son admiration, sur de nombreuses pages, pour Mirabeau, dont il a d??ailleurs écrit une biographie qu??il m??a donné envie de me procurer, et pour Danton, deux grandes gueules pleines de pognon dont je trouve qu??ils représentent fort bien l??esprit de la Révolution française : s??en foutre plein les poches, et envoyer les Gaulois faire la guerre pour se payer sur les cadavres de la Belgique et de l??Italie, tout en maniant savamment les mots pour se faire passer pour un rebelle et un démocrate? Robespierre, comme d??habitude, est un monstre sanguinaire buveur de sang? C??est désolant? Cet avis n??engage que moi, bien entendu. Cela ne gâche en rien de roman d??excellente facture !C??est vraiment à lire, et j??ai eu envie d??acquérir d??autres ouvrages de cet auteur, tant cette période agitée me passionne.